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Comprendre son comportement amoureux grâce à la théorie de l’attachement

Pourquoi suis-je toujours avec le même type de femme/homme? Pourquoi n’ai-je pas confiance en mon couple ? Pourquoi suis-je dépendante affective ? Et si toutes les réponses se trouvaient dans votre enfance !  (surprenant hein ?) 

Si tout cela était la faute de vos parents ! Ça serait si simple si c’était le cas.  Et non désolée de vous décevoir ! Bon c’est peut-être un peu la faute de vos parents et je vais vous expliquer pourquoi ! 

Je vais vous donner certaines clés pour que vous compreniez plus votre comportement et celui de votre conjoint grâce à la théorie de l’attachement  

La théorie de l’attachement est apparue grâce à John Bowlby et Marie Ainsworth dans les années 1950. Nous allons commencer par décrire ce qu’est le comportement d’attachement : c’est ce qui permet de maintenir une proximité entre l’enfant et ses parents (figure d’attachement). Cela va se traduire par des pleurs, des sourires, des cris qui vont faire en sorte que les parents s’occupent de leur enfant. On est comme poussé biologiquement à prendre soin de notre enfant grâce à ses comportements.   

Ce qui peut paraître étonnant, c’est que quel que soit le traitement du parent, le lien de l’attachement se crée, mais il va être de plus ou moins bonne qualité en fonction de celui-ci.   

Plus vous prenez soin de vos enfants, c’est à dire répondre correctement à leur besoin et leur donner de l’amour, plus ils vont garder en mémoire qu’ils peuvent compter sur vous pour les protéger et les soutenir. C’est ce qu’on appelle la base de sécurité. Votre enfant va pouvoir explorer son environnement tout en gardant en tête qu’il peut compter sur vous.

 C’est par exemple un enfant qui va pouvoir être indépendant et jouer seul pendant quelque temps sans avoir peur. Plus un enfant est sécurisé en étant bébé et jeune enfant, plus il va découvrir le monde de manière confiante et autonome. 

Pour mesurer le type d’attachement que l’enfant a avec son parent, Marie Ainsworth a crée une expérience que je vais vous expliquer pour que vous compreniez le mieux possible cette théorie.  

L’expérience est très simple : 

Elle consiste à mettre dans une pièce remplie de jouets un enfant de 1 an environ avec sa mère. La mère s’en va quelques minutes, en attendant il y a un adulte que l’enfant ne connaît pas qui vient dans la pièce pour jouer avec lui, puis la mère revient. 

Pendant ce temps, le psychologue observe 4 comportements chez l’enfant : 

  • La conduite exploratoire
  • La réaction à la séparation
  • La réaction à la réunion 
  • L’attitude envers l’étranger.   

Grâce à cette expérience Marie Ainsworth a trouvé 3 types d’attachements que je vais vous décrire.  

Attachement sécure :

Il représente en moyenne 66% des enfants. Il ne ressent pas une immense tristesse quand le parent s’en va, il ne va pas se conduire de la même manière avec son parent et avec l’étranger, puis il va beaucoup jouer en regardant de temps en temps son parent. Il accepte d’être calmé par son parent. C’est un enfant assez équilibré qui a été sécurisé par ses parents durant l’enfance, il n’a donc pas peur que son parent s’en aille, car il sait qu’il va revenir. Il sait qu’il peut compter sur lui.  

Attachement insécure évitant : 

Il représente environ entre 20 et 25 %, l’enfant lors des retrouvailles va manifester un certain désintérêt. Il joue énormément dans la pièce, ces enfants ne sont pas du tout affectés par les séparations. Lors des retrouvailles, ils ne vont pas particulièrement vers le parent mais ne disent rien si la figure d’attachement vient le voir. Ils se comportent avec l’étranger à peu près de la même manière qu’avec le parent.  

C’est un enfant en général qui n’a pas été sécurisé quand il était bébé, le parent n’a peut-être pas répondu correctement à ses besoins, donc l’enfant s’est construit une sorte de bulle de protection.  

Attachement insécure ambivalent : 

Il représente entre 10 à 15 % des enfants. Ces enfants explorent très peu, ils sont accrochés aux parents. Lors des séparations, les enfants sont dans une grande détresse mais ont du mal à se laisser consoler pendant les retrouvailles, ils sont parfois même agressifs envers le parent. On retrouve lors des retrouvailles un mélange de recherche de contact et de résistance passive à l’effort du parent. Ils sont très méfiants face à l’étranger.  

Les types d’attachement perdurent dans le temps et peuvent être mesurés une fois adulte avec un entretien (basé sur leur souvenir d’enfance) qui se nomme l’adult-attachment-interview (A.A.I.). C’est Mary Main qui a mis en place cet entretien.   

Pourquoi est-ce important de connaître son type d’attachement une fois adulte? 

Certaines études ont prouvé qu’une fois adulte, le type d’attachement avait un lien avec la gestion émotionnelle.

 Les personnes ayant un attachement sécure ont une meilleure gestion émotionnelle. Ils vont donc être conscient que certains éléments de leurs passé les ont affectés sans que l’émotion prenne le dessus sur leur récit.  

Tandis que les personnes « insécure-ambivalent » se font facilement envahir par leur vie émotionnelle lors de leur récit d’enfance. Ils vont raconter leur récit d’enfance comme s’ils y étaient encore, avec une grande émotion, même si leur histoire est arrivée il y a 50 ans.

Les personnes ayant un attachement « insécure évitant » vont maintenir une certaine distance émotionnelle face à leur récit autobiographique, ils ne vont pas montrer la moindre émotion, comme s’ils parlaient de quelqu’un d’autre.  

Avant de vous parler du comportement dans le couple, il est important de rappeler une évidence : l’attachement n’est pas le seul lien dans le couple. Nous retrouvons la sexualité ainsi que le lien amoureux qui sont aussi important. Le lien d’attachement se construit et n’est pas immédiat, il faut une certaine stabilité dans le couple pour que le lien se crée.   

Maintenant promis, je rentre dans le vif du sujet, et je vous présente le comportement observé dans le couple en fonction du pattern d’attachement.   

Les personnes « sécures » vont construire des relations de confiance avec autrui plus facilement, ainsi que des communications claires et ouvertes. Ils vont également faire face à la séparation plus aisément. Nous retrouvons dans le couple, un ajustement lors des désaccords. La confiance est souvent de mise dans ce type de couple, ce qui permet une ouverture et une vie sociale satisfaisante. En effet, cela permet de ne pas être dépendant de son conjoint, et d’avoir sa propre identité en dehors du couple. 

Les personnes « insécures » vont conserver des relations compliquées avec leur partenaire, selon s’ils sont ambivalents ou évitant le comportement va être différent.  Ils vont soit attirer l’attention d’autrui (ambivalent) ou le maintenir à distance (évitant), dans tous les cas ils ont du mal à établir des relations de confiance réciproque.   

En effet, ces personnes sont focalisées sur leur propre personne, et vont avoir des difficultés à interpréter les émotions d’autrui, et les confondre avec leur propre état interne. De ce fait, beaucoup de malentendus peuvent apparaître au sein du couple.   

De plus, les personnes insécures attendent de leur partenaire une résolution de leurs dysfonctionnements et de leurs problèmes, qui sont souvent dû à une enfance troublée avec un type d’attachement insécure.   

Pour vous donner un exemple plus parlant, une personne ayant un type d’attachement insécure ambivalent va souvent être ce qu’on appelle dépendant affectif, et va mettre son couple au centre de sa vie et va surtout dépendre énormément des émotions et de l’amour de son partenaire. Alors qu’un personne insécure-évitante va fuir les responsabilités de couple et va avoir peur de l’engagement. 

Ces deux types d’attachement cachent généralement un manque de confiance en soi et en son partenaire et une peur de l’abandon et du rejet.   

Je voulais vous parler de cette théorie, car elle me semble pertinente afin de mieux comprendre votre propre comportement et celui de votre partenaire potentiel   

Pour conclure, le premier conseil qui me paraît pertinent et que vous faites déjà : c’est la prise de conscience. Comme dirait Denise Mehielle, vous ne pouvez pas résoudre un problème si vous ne savez pas qu’il existe.  Donc, bravo vous êtes déjà sur la bonne voie !  

Puis je dirai qu’il faut consulter (Denise Mehielle c’est encore mieux) afin de mieux comprendre vos schémas répétitifs. Une thérapie de couple peut être pertinente afin de comprendre ensemble les dysfonctionnements de votre couple. En effet, plus de femmes consultent un psychologue/thérapeute, pour des problèmes de couple. Bien que cela puisse être une charge mentale, une thérapie est toujours pertinente pour avancer personnellement. Néanmoins cela peut créer à terme une distorsion dans le couple, si le partenaire ne souhaite pas changer. 

Nous ne sommes pas condamnés à faire les mêmes erreurs que nos parents. Oui, vous avez eu une enfance difficile, et je le comprends, mais c’est vous qui avez le pouvoir dans votre vie. Ne donnez pas la clé de votre bonheur à autrui !   

Écrit par Léa Cheminal 

le 13 Mars 2022 

Application de la théorie de l’attachement à la compréhension et au traitement du couple: À propos d’une recherche. Thérapie familiale de Delage, M., Bastien Flamain, B., Baillet-Lussian.  L’attachement: Approche théorique  de Guédeney, N., Guedeney, A., & Cyrulnik, B. (2009)

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